Loi Sapin II : Les nouvelles recommandations de l’AFA

Loi Sapin II : Les nouvelles recommandations de l’AFA

Loi Sapin II : Les nouvelles recommandations de l’AFA

Interview expert

L’Agence Française Anticorruption (AFA), organisme de contrôle d’application des obligations de la loi Sapin 2, a actualisé ses recommandations dans le cadre de la mise en œuvre du dispositif anticorruption pour les entreprises concernées (article 17 de la loi Sapin 2). Elle a publié un nouveau jeu de consignes au Journal Officiel de la République Française le 12 janvier 2021, auquel elle se réfère depuis le 13 juillet 2021 dans ses missions de conseils et de contrôles.

Ces nouvelles recommandations annulent et remplacent celles publiées en 2017 et ont été restructurées en 3 piliers (contre 8 auparavant). Ces modifications permettent une définition plus claire de la loi, facilitant son application.

Nouzha Ziani, décrypte ces nouvelles recommandations et donne des conseils concernant l’une des parties les plus complexe à mettre en oeuvre : l’évaluation des tiers.

Nouzha ZIANI
Directrice des Risques Export & Intelligence Stratégique

Quel sont les 3 nouveaux piliers de l’AFA ?

Rappelons en premier lieu, que les 8 mesures sont toujours présentes, elles sont simplement structurées différemment et ramenées au nombre de 3 afin de faciliter la compréhension des personnes qui ont la charge du déploiement opérationnel.

Les trois nouveaux piliers de l’AFA sont dorénavant :

1. L’engagement de l’instance dirigeante

L’AFA revient sur la définition de l’instance dirigeante au sens « large » et rappelle surtout son devoir d’implication, sa responsabilité et les moyens à mettre en place. Ce pilier préconise que les membres du conseil d’administration ou autres organes de contrôle doivent assurer leur rôle de surveillance des dispositifs mis en place tout en s’assurant de leur pertinence.

2. La cartographie des risques

C’est le point de départ du dispositif anticorruption. C’est sur ce pilier que repose l’ensemble des mesures des risques d’atteinte à la probité de chaque entreprise. Pour piloter les risques, il faut avoir une fine connaissance des menaces auxquelles est exposée l’entreprise et en identifier les points de vulnérabilité. L’entreprise doit alors élaborer une cartographie des risques et s’interroger notamment sur sa propre organisation. Quels sont les risques spécifiques liés à mon organisation ?

3. La gestion des risques

Ce troisième pilier de gestion des risques est la pièce maitresse du dispositif. Il est lui-même décomposé en trois blocs comme vous pouvez le voir sur le schéma de l’AFA ci-dessous.

  • La prévention: qui consiste à mettre en place des codes de conduite, des formations de sensibilisation interne et externe et la mesure la plus complexe, un système d’évaluation de l’intégrité des tiers.
  • La détection: qui consiste à mettre en place des dispositifs d’alerte interne qui se déclinent en contrôles comptables et contrôles internes de niveau 1 à 3.
  • La remédiation: si l’entreprise détecte des dysfonctionnements, elle doit instaurer des mesures correctives, en contrôlant et mesurant l’efficacité des mesures du dispositif interne mis en place et dans certains cas en appliquant le régime disciplinaire.

A noter : Les recommandations de l’AFA sont toutes structurées dans un document qui définit le nouveau référentiel anticorruption français.

Schéma AFA - Loi Sapin 2

Source : schéma de l’Agence Française Anticorruption

La complexité du système d’évaluation de l’intégrité des tiers

L’évaluation des tiers détaillée dans le troisième pilier de l’AFA est sans aucun doute le dispositif de la loi Sapin 2 le plus compliqué à mettre en oeuvre. Ce dispositif est étroitement lié à la cartographie des risques. L’évaluation des tiers doit évaluer de manière pertinente l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise : clients, sous-traitants et fournisseurs de premier rang. Ces évaluations sont un vrai « casse-tête » en raison de la complexité à obtenir des données fiables et à jour. Les recherches sont alors longues et fastidieuses. Il faut pouvoir se plonger dans des listings volumineux et vérifier les informations une à une, pour chaque tiers, comme URIOS le fait pour ses clients. Ce processus peut-être long s’il est réalisé en interne, avec peu d’effectif et peut avoir pour conséquence l’allongement de la mise en relation avec un nouveau tiers. Il demande aussi une forte implication des directions financières, achats et commerciales, du personnel et une formation plus poussée des équipes opérationnelles sur le sujet.

A noter : les dossiers d’évaluation des tiers et leurs historiques de mises à jour régulières doivent être conservés pendant 5 ans après la cessation de la relation d’affaires.

Quelles questions se poser dans l’évaluation des tiers 

  • Quels tiers évaluer ?

Les tiers à évaluer découlent directement de la cartographie des risques et des points de vigilance qui en ressortent. Il est primordial de commencer par approfondir l’évaluation sur les partenaires les plus stratégiques et obligatoires : les clients, les fournisseurs  de premier rang et les intermédiaires. L’AFA recommande également d’approfondir l’évaluation en enquêtant sur les sous-traitants, les titulaires de marchés publics, les concessionnaires, les délégataires, les bénéficiaires de mécénats, sponsoring, les partenaires avec qui vous devez « joint-venture » et les cibles d’acquisition.

  • Quels systèmes de hiérarchisation des risques d’atteintes à la probité mettre en place ?

En face de chaque niveau de risque il faut préconiser un type d’évaluation différent, établir un premier set de critères d’évaluation simplifiée ou approfondie, en fonction du profil du tiers…

L’AFA conseille de ne pas forcément décliner des mesures anticorruptions en profondeur pour tous les tiers identifiés et adopter une évaluation simplifiée dans certains cas.  

  • Quels moyens utiliser pour compléter son appréciation du risque d’atteinte à la probité ?

L’entreprise peut mener différents niveaux d’investigations lui permettant d’évaluer la pertinence de poursuivre ou stopper la relation d’affaire : 

    • La recherche simple en vérifiant les sources ouvertes
    • L’enquête approfondie de type Due Diligence « simple » ou « augmentée »
    • L’envoi d’un questionnaire d’évaluation au tiers
    • Le recours à des prestataires d’information et de base de données pour compléter et sécuriser sa vision du risque
  • A quelle périodicité faut-il mettre à jour les contrôles ?

Une réévaluation périodique est nécessaire, une fois par an à minima ou tous les six mois en fonction du niveau de risque du tiers et/ou d’un évènement notable qui se produit dans l’entreprise : changement d’actionnaire, changement de bénéficiaire effectif …

  • Quels facteurs de risques doivent provoquer la vigilance ?

Il y a plusieurs facteurs devant vous alerter comme : un tiers qui vous a été recommandé, le niveau de dépendance économique de l’entreprise, un secteur d’activité sensible, une zone géographique à risque, la présence de personnes politiquement exposées…

Quelles solutions pour évaluer les tiers ?

Depuis la mise en place de la loi Sapin 2, de nombreux outils digitaux ont fait leur apparition sur le marché. Ces outils permettent de remonter des informations de premier niveau qui manquent parfois de « fraicheur ». Pour s’approprier correctement ces résultats et faire remonter des informations à jour et pertinentes, il faut mettre en place une intervention humaine pour évaluer et vérifier chaque spécificité d’un tiers, avant  l’injection de la donnée dans un outil de compliance.

La valeur ajoutée d’URIOS, c’est l’information qualifiée et en temps réel, appelée en interne la data live. C’est à ce jour un des moyens les plus fiables d’obtenir des informations financières et stratégiques. Notre analyse repose sur trois étapes. La première, la collecte d’informations disponibles via des bases de données, des sources légales, la presse et le web. La seconde, une investigation poussée de la part de nos experts via des interviews en live des partenaires à étudier pour mesurer les faits à travers différents prismes et nous permettre de confronter et vérifier en temps réel les éléments acquis lors de la première étape. Et enfin, un recoupement de l’ensemble des informations obtenues permettant à nos experts de remonter de nouveaux points de vigilances. En cas d’alerte positive, URIOS peut établir des rapports de due diligences approfondies sur des personnes morales ou physiques comme il est recommandé par l’AFA.

L’évaluation des tiers occupe toujours une place centrale dans le dispositif

Pour vous aider dans votre démarche de compliance, URIOS vous propose une solution pragmatique, véritable outil d’aide à la décision.

 Nos objectifs ?

  • identifier les risques liés à votre portefeuille de clients, fournisseurs, sous-traitants
  • lever les doutes
  • évaluer la pertinence de poursuivre ou stopper la relation d’affaire.

EN SAVOIR PLUS

Loi Sapin 2 : bénéficier d’outils d’aide à la décision

Loi Sapin 2 : bénéficier d’outils d’aide à la décision

Loi Sapin 2 : Comment bénéficier d’outils d’aide à la décision ?

Interview expert – 26/01/2021

La mise en œuvre de la Loi Sapin 2 peut s’avérer particulièrement longue et fastidieuse pour les directions opérationnelles et juridiques des entreprises. La dernière étude de Grant Thornton montre que 90% des entreprises ne sont pas conformes à l’intégralité des mesures de la Loi Sapin 2. L’évaluation des tiers, en particulier, est considérée comme une des mesures les plus difficile à mettre en œuvre du fait de l’ampleur des travaux à mener.

Nouzha Ziani, Directrice des Risques Export en charge du pôle Intelligence Stratégique d’URIOS nous éclaire sur les difficultés de la mise en œuvre de la Loi Sapin 2.

Nouzha ZIANA
Directrice des Risques Export & Intelligence Stratégique

Qu’est-ce que la Loi Sapin 2 ?

La Loi Sapin 2 est une loi relative à la transparence, la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie économique :

  • la transparence, notamment dans le processus d’élaboration des décisions publiques avec un cadre juridique dédié à la protection des lanceurs d’alertes
  • la lutte contre la corruption, qui représente environ 10% de la loi mais qui reste très importante avec des volets préventifs et répressifs complexes et long à mettre en place.
  • la modernisation de la vie économique, permettant un financement diversifié de l’économie tout en assurant la protection des épargnants et des investisseurs.

Cette Loi ambitionne de porter la législation française aux meilleurs standards européens et internationaux en matière de lutte contre la corruption, et contribuer ainsi à une image positive de la France à l’international.  La Loi Sapin 2 a été validée en décembre 2016 et est entrée en vigueur en juin 2017.

Pourquoi la Loi Sapin 2 a-t-elle été votée ?

Selon l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique), le coût de la corruption dans le monde s’élève à 2 000 milliards de dollars chaque année, soit 2,5% du PIB mondial. Cette corruption est un des principaux obstacles à notre développement économique, mais aussi social.  De plus, au classement de la Transparency International, la France occupait la 26ème place en 2014 et la 23ème place en 2015 sur 167. Nous étions derrière l’Allemagne, le Royaume-Uni, les pays d’Europe du Nord et les Etats-Unis.  Cela montre à quel point la France était en retard dans la lutte anti-corruption.

La Loi Sapin 2 est donc un texte qui répond à la volonté d’aligner la législation française sur des standards internationaux tels que Le Foreign Corrupt Practices Act (FCPA) aux Etats-Unis et le Bribery Act au Royaume-Uni.

Cette loi doit être perçue comme une vraie opportunité pour les entreprises même si à date elle est encore souvent assimilée à une contrainte. Pour rappel, elle impose aux grandes entreprises avec un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 100 millions d’euros et un effectif supérieur ou égal à 500 employés, de mettre en place des mesures internes nouvelles et complexes pour combattre la corruption.

« L’important pour les équipes qui interviennent dans cette phase de vérification et de réalisation de diagnostic c’est d’avoir d’abord et en avant tout, une information à la source qui soit fiable et à jour. Pour nous, c’est le point primordial pour mener à bien ce process. » 

Loi Sapin 2 et anticorruption : quelles problématiques rencontrent les entreprises ?

Les entreprises répondant à cette nouvelle obligation de la Loi Sapin 2 doivent mettre en place un programme de conformité complexe et long décomposé en 3 piliers proposées par l’AFA (l’Agence Française Anticorruption).

Schéma AFA - Loi Sapin 2

Cette obligation reste souvent perçue comme une nouvelle contrainte puisqu’elle mobilise des équipes à temps plein, un budget parfois conséquent et nécessite souvent un accompagnement par des experts externes.  Les Dirigeants et les entreprises n’ont pas forcément été préparés à ce type de dispositif et n’ont pas tous pour habitude de mettre en place des processus aussi importants et mobilisant plusieurs directions au sein de l’entreprise (Conformité, Achats, Financière, Juridique…)

Nous constatons d’ailleurs qu’il existe un degré de maturité sur le sujet très variable et très fort en fonction de la taille de l’entreprise, de son secteur d’activité, de son implantation géographique et de son organisation interne. Même si la grande majorité des entreprises embarquées dans ce dispositif a d’ores et déjà des outils qui touchent à la conformité, le sujet n’est pour le moment pas complétement traité. Il y a encore beaucoup de retard, notamment sur la mesure d’évaluation des tiers et sur la cartographie des risques adaptée au contexte individuel de chaque entreprise.

Au fond, la vraie problématique c’est de mettre en place :

  • de bonnes pratiques en interne,
  • de faire les bons choix de solutions techniques
  • de bons process.

Évaluation des tiers : quelles sont les difficultés pour les entreprises soumises à la loi Sapin ?

La procédure d’évaluation des tiers, découle directement de la cartographie des risques et y est donc étroitement liée.

La complexité réside dans le nombre important de tiers à évaluer et des bons outils à mettre en face afin de vérifier toutes les parties prenantes identifiées.

Dans ces listings volumineux, il s’agit de vérifier l’intégrité des tiers et notamment leur présence dans les listes de sanctions internationales, l’occurrence ou non de PEP (Personne Exposée Politiquement) ou de presse négative. Toutes ces alertes doivent être ensuite minutieusement triées, organisées, analysées, archivées. C’est donc un travail chronophage et parfois souvent pollué par « des faux positifs » comme des homonymes par exemple.

L’important pour les équipes qui interviennent dans cette phase de vérification et de réalisation de diagnostic c’est d’avoir d’abord et en avant tout, une information à la source qui soit fiable et à jour. Pour nous, c’est le point primordial pour mener à bien ce process.

Cette procédure doit enfin aider les entreprises à décider de la suite à donner à la relation d’affaires en fonction des alertes « fiables » remontées et hiérarchisées en fonction de leur niveau de risque.

On constate également un manque de formation des équipes opérationnelles sur le sujet et encore une trop « faible » implication du top management.

Comment mettre en œuvre la mesure d’évaluation des tiers ?

Depuis l’apparition de cette obligation, on assiste à un développement croissant de solutions « Compliance » poussées par des entreprises de big data, des bases de données d’informations, des plateformes d’accès proposant des outils d’informations professionnelles qui agrègent des contenus, des articles, des listes de sanctions, des données issues de nombreuses sources documentaires provenant de plusieurs pays… Alors oui ! L’offre est bien présente mais elle répond surtout à des besoins d’évaluation de masse qui puise dans une data pas toujours à jour et qui manque de précision.

Le résultat qui en découle manque donc parfois de granularité de l’information remontée, de pertinence dans les alertes identifiées, et surtout de contextualisation.

Pour s’approprier ces résultats et en faire de véritables outils d’aide à la décision, les entreprises doivent bien souvent être accompagnées par des experts pour ce qui est du paramétrage de l’outil.

Evaluation des tiers : comment URIOS accompagne les entreprises ?

Notre département Intelligence Stratégique adresse ces enjeux depuis plus de 10 ans et est composé d’experts en Intelligence Economique & Stratégique avec des profils internationaux dédiés au renseignement économique dans sa globalité. Notre cœur de métier c’est l’information au service du crédit, du business en France et à l’international et de plus en plus au service de la conformité.

Une information à jour et recoupée est une exigence vitale pour sécuriser le business : c’est notre ADN.

Dans leur mise en conformité Loi Sapin 2, nous aidons nos clients à évaluer leur tiers, à organiser leur dispositif, à prévenir la corruption au sein de leur organisation avec un accompagnement sur mesure et une aide au choix de l’outil Compliance en fonction de leurs enjeux, leur taille, leur implantation.

En ce moment, nous intervenons beaucoup sur la mesure d’évaluation des tiers recommandée par l’AFA. Mais nous pouvons aussi être amenés à accompagner nos clients sur la création de la cartographie des risques par exemple qui demeure le « point de départ » pour mener à bien ce dispositif.
La compliance est le lien entre la Direction Générale, le Service Juridique, les Achats, le Crédit Client et l’Opérationnel. Notre mission : co-construire les processus avec nos clients pour qu’ils puissent mieux s’approprier ces nouveaux dispositifs, partager les « bonnes pratiques » et ainsi mieux sécuriser leur méthode et in fine leur business.

A noter : fin  2020, l’AFA a actualisé ses premières recommandations publiées le 12 janvier dernier. Ces dernières annulent et remplacent celles de 2017 avec entrée en vigueur immédiate et s’articulent autour de 3 volets :

  • un Référentiel Commun,
  • un Référentiel Entreprise,
  • un Référentiel Acteurs Publics.

Risque conformité : comment appliquer les nouvelles recommandations liées à la loi Sapin 2 ? 

Pour découvrir l’ensemble de notre gamme de solutions allant du simple check à un accompagnement personnalisé, nous vous proposons d’assister à notre webinaire qui aura lieu le 29 juin à 11h.

S’INSCRIRE

Evaluer les impacts de la crise pour accélérer la reprise

Evaluer les impacts de la crise pour accélérer la reprise

Comment restaurer la confiance entre les entreprises pour accélérer la reprise ?

Interview expert le 28/07/2020

En tant que Directrice Commerciale d’URIOS, Aurore Petit côtoie tous les jours des chefs d’entreprise et des directeurs financiers. Dans cette interview, elle nous détaille les problèmes auxquels sont confrontés ces derniers.

« Cette crise inédite a chamboulé l’ensemble des ratios et références dont se servent les credit manager dans l’évaluation du risque client. Se baser sur les années précédentes ne permet plus d’évaluer le risque client correctement. Il y a un manque de visibilité à combler afin de prendre des décisions sécurisées.« 

Aurore PETIT
Directrice Commerciale

Comment les entreprises ont-elles vécu la crise liée au Covid-19 ?

Pour la plupart, je dirais avec difficulté. Du jour au lendemain, les entreprises ont dû gérer le confinement, ce qui a causé une forte désorganisation des équipes. Seules, celles habituées à télétravailler et ayant les outils pour ont pu réellement assurer la continuité de leur activité. Bien évidemment, les secteurs de l’habillement, du retail, et de l’aéronautique ont sans doute été plus touchés que d’autres.

De notre côté, nous avons surtout constaté que la crise sanitaire a fortement impacté les services de comptabilité et de recouvrement. Ceci a malheureusement accentué les difficultés de trésorerie.

D’un point de vue commercial, les négociations, la prise de décision, les signatures de contrats ont pris du retard, quand bien même, les rendez-vous commerciaux, ont été très peu annulés. Tout le monde s’est rapidement mis aux visioconférences.

Pensez-vous que la transformation digitale des services recouvrement des entreprises est devenue une priorité ?

Le fait est que la question de la digitalisation a fait un bond en avant. Les entreprises qui n’étaient pas encore convaincues, se sont retrouvées du jour au lendemain en télétravail, avec une rupture de qualité de service. Les personnes en charge du recouvrement n’avaient plus accès aux éléments de la comptabilité, au suivi des encaissements et des encours clients. Comment faire de la relance sans aucun moyen de noter les informations, sans les factures à disposition ? C’est pour cela aussi qu’il y a eu de nombreux retards de paiement pendant la période de confinement. Les logiciels de recouvrement et d’automatisation reviennent logiquement dans les projets de nombreuses entreprises.

Cependant, ce sujet n’est pas leur objectif premier. Le plus important aujourd’hui est de sécuriser le chiffre d’affaires. C’est le nerf de la guerre de toutes sociétés après tout.

« La principale inquiétude des entreprises est de relancer le business et de générer du chiffre d’affaires, encore faut-il encaisser ce chiffre d’affaires ! Pour cela, il est impératif d’identifier correctement le risque client embarqué et surtout de prendre les justes décisions sur le risque futur. »

Diriez-vous qu’il y a une perte de confiance entre les partenaires commerciaux ?

Ce n’est pas vraiment une perte de confiance. Ce qu’il faut vraiment comprendre, comme me l’a expliqué un client, c’est qu’actuellement, les entreprises font face à des réductions voire à des résiliations des lignes d’encours client couvertes par les assurances crédit. Cette baisse est due à une attitude préventive de leur part, mais aussi au manque de visibilité dont elles souffrent, leurs analyses ne leur procurant pas de renseignement financier en temps réel. Ainsi, même si les entreprises ont « confiance » en leur clients, elles ne souhaitent pas pour autant naviguer à l’aveugle, dans l’incertitude et sans couverture. Sans assurance-crédit et sans suivi, il devient plus compliqué de gérer le risque client.

La principale inquiétude des entreprises est de relancer le business et de générer du chiffre d’affaires, encore faut-il encaisser ce chiffre d’affaires ! Pour cela, il est impératif d’identifier correctement le risque client embarqué et surtout de prendre les justes décisions sur le risque futur.

N’oublions pas que les entreprises sont très fragilisées en termes de cash et de trésorerie : pendant 2 mois, pas de carnet de commande, pas de facturation, pas ou très peu de relance donc pas d’encaissement. Il ne sert à rien de se lancer dans une « course » au chiffre d’affaires, si l’encaissement n’est pas assuré. Auquel cas, le poste client gonfle et l’entreprise se retrouve dans une nouvelle problématique de BFR, qu’elle ne pourra pas financer. D’autant plus que les fournisseurs sont dans la même situation et vont mettre la pression sur les délais de paiement. Il sera donc quasi impossible de financer le BFR par les délais de paiement.

C’est pour cette raison qu’il faut à tout prix sécuriser le nouveau chiffre d’affaire. Il faut réévaluer l’intégralité du risque client. Mais attention, les credit manager et les directions financières ne peuvent plus se baser sur de simples données financières comme par exemple, l’analyse du bilan, la situation nette de trésorerie, le compte de résultat et les soldes intermédiaires de gestion. Cette crise inédite a chamboulé l’ensemble des ratios et références dont se servent les credit manager dans l’évaluation du risque client. Se baser sur les années précédentes ne permet plus d’évaluer le risque client correctement. Il y a un manque de visibilité à combler afin de prendre des décisions sécurisées.

Comment combler le manque de visibilité sur la pérennité et la santé financière de ses partenaires ?

C’est justement notre métier chez URIOS ! D’ailleurs, la crise nous a, nous aussi, bousculés. Nous avons dû rapidement modifier nos méthodes d’analyse de solvabilité entreprise. Nos analystes financiers ont dû trouver de nouvelles solutions, pour évaluer au plus près la solvabilité et la pérennité des entreprises étudiées. Aujourd’hui, en plus d’analyser la santé financière, nous évaluons la capacité de résilience des entreprises en étudiant également la santé de leur environnement économique. Comment fonctionne l’entreprise ? Quel est son cycle de facturation ? Comment se portent ses clients et quels sont les risques qu’elle peut rencontrer ?

Nos études de solvabilité entreprise intègrent dorénavant une section « Focus Crise Gestion » qui détaille à la fois l’ensemble des mesures prises par l’entreprise pendant la crise, son environnement économique, la solidité de sa chaine d’approvisionnement et une prévision de sa trésorerie à 6 mois en n’oubliant pas de prendre en compte les aides de l’Etat. Comme toujours, nous complétons ces informations par des interviews des parties prenantes (clients, fournisseurs et partenaires bancaires) obtenues au cours de l’enquête afin de certifier une donnée fiable et actualisée.

Faire évoluer nos études de solvabilité nous permet de répondre à 2 questions essentielles pour restaurer la confiance entre les partenaires et relancer les échanges :  quel est le niveau de solvabilité à court terme de mon client ? Quelles sont ses capacités de résilience post Covid ?

Le Business Report « Cash Focus » d’URIOS

Le Business Report « Cash Focus » d’URIOS vous donne de la visibilité et permet de sécuriser vos futures ventes. Grâce à cette étude de solvabilité approfondie de la situation économique et financière de votre client, vous bénéficierez d’une évaluation fiable et en temps réel :

  • De son niveau de cash,
  • De ses capacités à traverser la crise, notamment lorsque les dispositifs de soutien de l’Etat seront épuisés,
  • Du dynamisme de sa reprise.

Digitaliser le recouvrement pour accélérer le cash

Digitaliser le recouvrement pour accélérer le cash

Logiciel de recouvrement : comment automatiser l’entrée de cash et gérer le risque client ?

Interview expert – 06/07/2020

En tant qu’éditeur de Cash & Credit, le logiciel de recouvrement de créances et credit management, URIOS sait à quel point la crise a mis en lumière la nécessité d’automatiser les processus, notamment de credit management et de recouvrement. Suite au confinement, les délais de paiement ont dérapé : désorganisation des créanciers, collaborateurs en chômage partiel ou en télétravail, circuit d’information diffus chez les clients, sans oublier une volonté des clients de préserver la trésorerie par un arrêt des paiements fournisseurs.

L’enjeu est maintenant de reconstituer la trésorerie en mettant en œuvre un plan d’actions rapide. L’automatisation des processus financiers permet d’intégrer les stratégies Cash et Credit, d’industrialiser la relance automatique des impayés et de réviser le risque client sur une nouvelle configuration de la solvabilité post-Covid-19.

Olivier Blandin, Directeur Général Adjoint d’URIOS en charge du pôle Logiciels, nous éclaire sur les bénéfices de l’automatisation du recouvrement.

Olivier Blandin
Directeur Général Adjoint d’URIOS en charge du pôle Logiciels.

Quelle est la principale problématique mise en lumière par la crise ?

L’incertitude et la crainte de perte de clients, dont la solvabilité est incertaine. Il y a eu un fort ralentissement, voire un coup d’arrêt brutal de l’économie sur de nombreux secteurs. Des entreprises, qui étaient pour certaines déjà fragiles, sont mises en forte difficulté, et nous n’avons pas une bonne visibilité sur le délai de retour à la pleine activité. Les réglages correctifs des curseurs des politiques crédit « Après Covid-19 » sont encore imparfaits pour mesurer le risque de manière pertinent sur les mois à venir et élever sans crainte les plafonds de limite de crédit. Certaines de ces entreprises ne sont plus couvertes par les assureurs crédit, ce qui modifie la structure de leur cash-flow et augmente par conséquent le risque lié à leur soudain besoin complémentaire en trésorerie : elles passent du jour au lendemain d’un règlement échelonné à un règlement au comptant, c’est donc jusqu’à 60 jours de trésorerie qu’elles doivent trouver en urgence.

La fonction finance, et plus précisément la place du credit manager est de ce fait recentrée sur l’activité de l’entreprise. Une nouvelle génération du « Cash & Credit King » vient de naître. Le credit manager est aux manettes d’un jeu dangereux et crucial dans le redécollage de l’activité de son propre groupe. Il devient aussi – s’en rend-on compte ? –  à son humble échelle un des acteurs du redémarrage d’une économie globale. Les marges de manœuvre sont serrées : comment réarbitrer l’octroi de crédit de manière cohérente presque sans tenir compte de l’année précédente ?

Faire bien, ce serait analyser en profondeur 100% du portefeuille client. Mais ce n’est pas possible dans de nombreux cas du fait du volume de comptes à gérer, ou lorsque l’encours du client est en deçà du seuil défini pour une analyse approfondie.

D’un raisonnement parfois au coup par coup mais très affiné sur une situation de portefeuille clients assez stabilisée depuis 2007, il faut passer à un raisonnement d’urgentiste, par priorité de risque, avec une politique crédit en révolution, tout en sachant qu’il va y avoir de « la casse » due à une augmentation des impayés et dépôts de bilan. C’est déjà l’heure de réviser les provisions, alors que la vague n’est pas passée.

C’est là toute la difficulté d’une activité qui redémarre : l’effort de redécollage nécessite une énergie colossale par rapport à un cycle d’activité maîtrisé. Le coup de pied dans la fourmilière a perturbé tous les indicateurs affinés au fil des années, et les mesures de vigilance du risque embarqué nécessitent leur révision complète.

Disposer d’une vision extrêmement précise de la gestion du risque client est devenue vitale. Pour chaque client, la vision à 360° comptable, extra-comptable et de tout élément externe tels que le carnet de commande de ses clients, le niveau d’exposition accepté, l’existence de prêt garanti par l’Etat chez ses clients, la relation bancaire… est maintenant à reconsidérer dans les plafonds d’encours définis. Les révisions ponctuelles sur les dérapages et dépassements d’encours autorisés ou/et garantis deviennent une constante.

Quelles est la difficulté principale à laquelle se heurtent les entreprises ?

La problématique de cash est la principale. Il faut encaisser pour reconstituer la trésorerie, et nous constatons que beaucoup de directions financières ont modifié le pilotage de leur activité et le suivi de leur trésorerie. Certaines passent à un reporting d’encaissement auparavant mensuel en janvier à un reporting à la journée. Des entreprises, dont de très grandes, ont profité du Covid-19 pour stopper les paiements fournisseurs soit par manque de cash soit par anticipation et ainsi préserver leur trésorerie. Résultat, bon nombre de fournisseurs se retrouvent avec des factures impayées dans une situation encore plus brutale qu’en 2007. Les entreprises en difficulté doivent réamorcer leur stratégie de recouvrement pour accélérer l’entrée de cash et réduire les délais de paiement. Les chargés de recouvrement entrent alors dans un système de négociation et deviennent le prolongement du service commercial pour renégocier des échelonnements.

L’entreprise a donc besoin d’un logiciel de recouvrement de créances et de credit management performant pour suivre au plus près l’activité et pallier ces deux bouleversements.

« Le logiciel de recouvrement et de credit management fait bien plus que de la relance, il devient votre premier allié, et votre première richesse qui est la connaissance financière de vos clients : bien les connaître, c’est la faculté de développer votre relation commerciale en adaptant mieux la relance et le risque crédit. »

Comment un logiciel de recouvrement permet de pallier la gestion du risque client ?

Sans logiciel de credit management, le credit manager pilote le risque à vue, avec comme armes ses macros Excel et ses relances par l’ERP, et comme bouclier son contrat d’assurance-crédit. Cela signifie de devoir jongler, consolider et rechercher constamment les informations auprès de plusieurs services et plusieurs outils. C’est comme piloter un avion juste au bruit des réacteurs et à la vue, sans aucun cadran ni connaissance de son état et de sa position.

Avec un logiciel de credit management performant, il met en œuvre ses prérogatives liées au crédit et au recouvrement dans l’outil qui l’adapte dynamiquement, il dispose d’indicateurs généraux pouvant aller dans le détail, profite des mesures de prédictions et d’alertes, suit et manage ses équipes et a des remontés d’informations fiables via des prestataires d’analyse financière…

Le Poste Client est composé d’une matière très friable et volatile. Une même facture non échue un jour, se découvre en retard le lendemain. Les engagements de paiement des clients varient, ainsi que les commandes en cours, les factures à émettre sur les commandes livrées créent un risque non identifié par la comptabilité : l’outil permet en instantané une vision à 360°.

Un logiciel de recouvrement et credit management performant doit donc consolider l’ensemble des informations comptables et extra comptables au jour le jour et doit évaluer le risque client en fonction de votre politique crédit, les blocages de comptes doivent se faire en temps réel avec une communication des outils de gestion commerciale.

En quoi digitaliser le recouvrement permet d’accélérer l’entrée de cash ?

En terme de recouvrement, le suivi des factures est tout aussi complexe. Leur positionnement varie constamment. Sans logiciel de recouvrement, les équipes s’appuient sur des feuilles Excel et les annotent, avec toutes les difficultés à reporter efficacement des commentaires, dates de prochaine relance, sans sécurité sur la modification involontaire de données, avec une traçabilité quasi inexistante et sans automatisme permettant de gérer efficacement la relation. C’est la limite d’un grand livre client avec des pointages plus ou moins manuels.

Le logiciel de recouvrement va mécaniser et industrialiser la relance, les engagements de paiements, l’envoi des images de factures, les workflow internes et externes liés aux litiges, il va aussi alerter à bon escient.

Depuis la crise, le travail du recouvrement est beaucoup plus important. Les gestionnaires sans logiciel de recouvrement vivent encore plus cruellement leur handicap, au fil de ces semaines de reprise, avec un sentiment de perdre la connaissance de la qualité de leur poste client. L’avantage de structurer et digitaliser le process recouvrement fait gagner un temps précieux qui permet aux équipes de se réapproprier leurs comptes : les relances manuelles sont remplacées par une gestion en masse contextualisée par rapport à une stratégie qui leur correspond, ils gèrent l’exception et non le « tout venant ».

Mais le choix du logiciel de recouvrement est évidemment primordial, car le résultat produit par chaque logiciel donne des résultats très différents. L’erreur d’un « primo-acquéreur » d’une solution de recouvrement et/ou de credit management est de présager que tous se valent, car finalement tous émettent des mails et souvent des courriers, tous s’interfacent avec une notion de garantie et font des alertes. Des critères clés sont à rajouter dans la réflexion : le gain de cash à 3 mois, la rapidité de mise en œuvre, le ROI, le gain de productivité des équipes, le reporting…

Par exemple, tous les logiciels ERP permettent de faire de la relance, mais c’est une relance « minimaliste » et non personnalisée : la méthode de recouvrement se base sur des critères simplistes et insuffisants pour relancer à bon escient. Entre une solution et une autre, le gain variera du simple au triple. Et si tous envoient en effet de la relance, les procédés et possibilités diffèrent, ce qui impacte directement le cash qui viendra en retour.

Gérer sa stratégie de relance sur le type de client (grand compte, VIP, PME etc.) est bien sur le premier critère de base. Mais les critères réels sont beaucoup plus vastes lorsque vous analysez vos process de relance et vos comportements payeurs. Par exemple, une administration se gère à l’inverse d’une entreprise au niveau de la relance, la gestion d’un client en prélèvement doit pouvoir se piloter en fonction du motif d’impayé : une insuffisance de provision doit pouvoir déclencher un recommandé, mais un RIB incorrect devrait plutôt déclencher un workflow de contrôle interne, etc.

En réalité, le logiciel de recouvrement et de credit management fait bien plus que de la relance, il devient votre premier allié, et votre première richesse qui est la connaissance financière de vos clients : bien les connaître, c’est la faculté de développer votre relation commerciale en adaptant mieux la relance et le risque crédit. Vous pourrez mieux suivre le fonctionnement de chaque client, ses délais et contraintes et ses propres risques, et mieux anticiper les situations de retournement.

Quel est l’intérêt d’un logiciel de recouvrement en mode SaaS ?

Pour les entreprises, l’adoption du modèle SaaS comporte de nombreux avantages. Le premier étant la réduction des coûts. La mise en œuvre est accélérée, les coûts sont maîtrisés et intègrent les mises à jour et la maintenance. Les équipes informatiques de l’entreprise sont donc peu sollicitées. Les contraintes techniques et les dimensionnements sont gérés par l’éditeur, les accès utilisateurs sont simples à faire évoluer. Et bien sûr, une simple connexion à internet suffit pour accéder à l’application. Les équipes sont opérationnelles en télétravail et/ou en travail à distance.

Nous constatons que nos clients ont été très satisfaits de pouvoir utiliser pendant la période de crise nos solutions en mode SaaS.  Nous avons des clients qui utilisent Cash & Credit dans de nombreux pays et qui, en période de confinement, ont pu organiser le télétravail du jour au lendemain. C’est un logiciel collaboratif qui permet aussi de suivre et développer la synergie entre les collaborateurs et les équipes, sans contrainte géographique, en centralisant des données provenant de plusieurs sources d’informations et en restituant une information consolidée à tous les acteurs internes.

Le ROI de nos logiciels de recouvrement et credit management se fait en quelques mois, en fonction de la maturité des process actuels. Le gain constaté varie selon les activités, la complexité de gestion des comptes, le niveau de digitalisation : il est mesuré généralement entre 30 à 50% d’efficience par rapport aux logiciels précédemment utilisés chez nos clients.

Comment notre logiciel de recouvrement de créances et de credit management répond à vos besoins ?

Cash & Credit permet d’automatiser le processus order to cash des entreprises en B2B. Il digitalise le recouvrement de créances et le Credit Management, associant des leviers préventifs et curatifs pour éliminer ou réduire les retards de paiements.

En réduisant jusqu’à -50% votre encours échu, notre logiciel de recouvrement vous permet d’accélérer l’entrée de cash et d’améliorer votre trésorerie.

Prendre un RDV pour une démo personnalisée